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ÇA GOÛTE L'AMOUR

Vous connaissez tous et toutes au moins un enfant qui a l’imagination fertile, qui sort toujours une expression drôle et qui analyse les choses du quotidien de façon tordante. On a tous dans notre entourage, un p’tit bout d’chou qui sort des réflexions d’on ne sait trop où mais qui sont craquantes ou même émouvantes. Vous avez un p’tit cœur en tête, n’est-ce pas ?

Un p’tit cœur comme Elliott, 4 ans. Elliott vit avec sa mère Laurie et son père Jérôme. De l’aveu de Laurie, ni elle ni Jérôme considèrent avoir une imagination aussi débordante que leur fils. Ils ne savent pas où il peut bien prendre toutes ces idées. Dernièrement, Jérôme est arrivé à la maison avec un chiot pour Elliott qui fait preuve de maturité pour son âge et qui est capable de prendre plusieurs responsabilités, dont celle de s’occuper lui aussi du chien.

Laurie et Jérôme ont demandé à Elliott de choisir le nom de leur nouvel animal. Comme l’éclair, il a tout de suite dit : Alain Bélanger ! … Laurie et Jérôme ont éclaté de rire. Ils ont beau chercher, il n’y a ni Alain, ni Bélanger dans la famille, ni dans les amis ou à la garderie. Ils n’ont aucune idée d’où il a pu prendre ce nom. Chose certaine, il tenait à ce que son chien ait un prénom et un nom de famille. Ils ont donc gardé sa suggestion… Le petit beagle s’appelle Alain Bélanger ! Et ça faire rire tout le voisinage quand ils promènent le chien.

Elliott n’est habituellement pas un enfant qui adore les fruits. Il en mange, mais il va préférer des sucreries à un fruit si on lui en donne le choix. Je ne peux pas l’en blâmer, je suis pareil… Mais depuis 2 semaines, quelque chose a changé. Quand Laurie lui donne un fruit pour sa collation, il ne rechigne plus, mais il s’exclame : « Ah maman ! Ça goûte l’amour ! ». Ou : « Ça, maman, c’est comme une bouchée de bonne personne ! ». Ou encore : « Hhmmm ! Mon orange sent la beauté ! » … Au début, Laurie trouvait ça simplement mignon. Mais par la suite, elle s’est demandé d’où pouvait bien provenir son amour subit pour les fruits. Elle a d’abord pensé à la garderie. Quelques jours plus tard, alors que Laurie va chercher Elliott à la garderie, elle en profite pour demander à Jannick, propriétaire de « Frimousse & Marmots », s’il y avait eu une histoire en rapport aux fruits qui pourrait avoir influencé Elliot. Jannick lui a répondu que non et qu’elle avait, elle aussi, remarqué le changement. Elle a même dit qu’Elliott partage ses fruits en disant aux autres enfants : « Tu vas vivre vieux mon ami ! », ou « Goûtes à ça, c’est comme prendre une croquée dans l’amitié ! » … Les deux femmes haussent les épaules en se disant : « C’est Elliott ! ».

En sortant de la garderie, puisque Jérôme terminerait le travail tard, Laurie a décidé qu’Elliott et elle, allaient aller souper tout près, au centre-ville. Une petite sortie mère-fils qu’ils font quelques fois par semaine depuis peu, lorsque les horaires de Jérôme ont changé. Puisqu’il fait beau et chaud, Laurie et Elliott ont pris l’habitude de prendre leur repas pour apporter et d’aller le manger sur un banc, dans le parc qui longe la grande bordée de commerces de toutes sortes et où l’action y est incessante. Elliott adore s’y rendre pour regarder les vitrines, les couleurs, pour observer les gens et peut-être même finir par avoir une crème glacée à sa crèmerie préférée.

À peine Laurie et Elliott avaient-ils commencé à manger que la mère attentionnée sent qu’on tire sur sa manche. Son fils la regarde avec un gros sourire, puis lui pointe du doigt l’autre côté de la rue, où se trouve la Fruiterie 3Pommes. Non loin de la porte, assis par terre, un homme à la tenue délabrée. Puis, le propriétaire de la fruiterie qui sort de son commerce avec un petit sac et qui se dirige vers l’homme tout près.

Laurie regarde la scène et jette un coup d’œil à son fils qui regarde ce qui se passe avec un grand sourire, comme lorsqu’il regarde son film préféré pour la centième fois, sachant ce qui va se passer. Puis, remplie de fierté, Laurie retourne son regard vers l’autre côté de la rue. Le propriétaire de la fruiterie discute brièvement, tout sourire, avec l’homme assis par terre, s’étant lui aussi assis à côté. Puis, il lui tend le sac, se relève, le salue de la main et retourne dans son commerce.

Laurie est émue par ce qu’elle vient de voir. Elle regarde Elliott tendrement, mais elle comprend que l’histoire n’est pas terminée puisqu’on dirait que son fils attend le punch final… Elle regarde donc encore de l’autre côté de la rue. L’homme seul ouvre le sac dans lequel on peu apercevoir plusieurs sortes de fruits, et il en sort une pomme. Il l’essuie et en prend une grosse bouchée.

Elliott, tout en fixant la scène, dit à sa mère : « Regarde maman, sa pomme a l’air de goûter le Merci beaucoup ! » … Puis, il m’offre son plus beau sourire et continue de manger son repas, satisfait. Laurie a les larmes aux yeux. Elle pense aux fois ou Elliott lui a dit : « Ah maman ! Ça goûte l’amour ! » … Il lui disait Je t’aime … Et à tout ce qu’il a pu dire par la suite… Elle n’a pas pu manger le reste de son repas, elle ne faisait que regarder son fils, remplie de fierté, d’amour, de bonheur.

L’odeur, le goût, la fraîcheur… un enfant peut associer tout ça à ce qu’il veut. C’est ça, sa vie. Il n’a pas de contraintes sociales, pas de contraintes liées au travail, à l’argent, etc. Il voit son monde avec pureté, beauté et simplicité.

Prenons le temps d’être enfant. Arrêtons-nous à l’importance des odeurs, du goût, des textures, de la beauté. Nous n’aurons alors plus besoin de s’efforcer pour avoir de l’imagination, elle viendra toute seule, de par ce que nous expérimentons…

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